Costing, Budgeting, Planning… et Modeling : Un quatuor sous-estimé

À première vue, Costing, Budgeting et Planning semblent former une sainte trinité de la gestion financière. Trois piliers, trois approches, trois outils… et surtout, trois mots finissant en -ing. Facile à retenir, presque poétique. Mais au-delà du suffixe commun, une autre constante les relie en profondeur : Modeling, la modélisation…

Ah, modeling… Ce terme est souvent vu comme le domaine réservé des analystes financiers avec des tableurs pleins de formules ésotériques. Pourtant, c’est lui qui donne vie à la trilogie. Et soyons honnêtes : si votre costing, votre budgeting ou votre planning ne sont pas bien modélisés, ils sont probablement aussi utiles qu’un plan de ville sans légende ni échelle.

Pourquoi compliquer ce qui est censé être simple ?

Bonne question. On pourrait croire que Costing, Budgeting et Planning sont des processus linéaires et bien définis. Mais la réalité, c’est que sans modélisation, on avance à l’aveugle :

Costing sans modeling : C’est comme cuisiner sans recette. Vous savez que vous mettez du poulet et des légumes, mais impossible de dire si le plat coûte 4 $ ou 14 $ la portion. Une bonne modélisation permet de tester des hypothèses, intégrer des variables (temps, quantités, complexité), et sortir des marges réalistes, pas des « à peu près ».

Budgeting sans costing/modeling : C’est construire un budget en copiant-collant celui de l’an dernier, ajusté au doigt mouillé. Un costing avec un bon modeling introduit la logique prévisionnelle et comportementale : que se passe-t-il si le taux d’intérêt grimpe ? Si les salaires augmentent ? Votre mixte de produits/services changent, quel impact sur vos coûts et opération ? Vous n’êtes plus dans l’estimation, mais dans la simulation.

Planning sans costing/modeling : C’est établir un calendrier sans tenir compte des interdépendances. Avec un bon modèle, vous visualisez les chemins critiques, les goulots d’étranglement, les effets dominos. Vous passez du vœu pieux au plan réalisable.

Modeling : le chaînon manquant et pourtant fondamental

La modélisation est ce qui transforme un exercice de style en outil de pilotage stratégique. C’est ce qui permet à la direction d’avoir une vision claire, cohérente et surtout dynamique.

Sans elle, on se retrouve avec :

– des coûts mal compris,

– des budgets figés,

– des plans irréalistes.

Avec elle, on entre dans l’ère de la gestion prédictive, proactive, et surtout pertinente.

Conclusion : le vrai « ing », c’est Modeling

Costing, Budgeting et Planning n’ont de valeur que s’ils s’appuient sur un modèle vivant, révisable, connecté à la réalité de l’entreprise.Alors oui, ça devrait être simple. Et grâce à la modélisation, ça peut l’être — à condition de ne pas sous-estimer son rôle. Il est temps de sortir Modeling de l’ombre des autres ing et de le remettre au cœur de la gestion moderne.